09) Biomasse :
Utiliser la biomasse pour produire électricité et chaleur.
Methanisation:
Principe de la méthanisation : production de gaz et de chaleur
La méthanisation produit deux types d´énergies : 35 à 40 % est sous forme d´électricité, le reste est sous forme de chaleur.
Le principe consiste à incorporer dans un digesteur (3) (ou cuve de méthanisation) le lisier et une source de carbone (végétaux, maïs.).
Au bout de 40 à 60 jours, on récupère des gaz, essentiellement du méthane (65 %), et un digestat, liquide à 3 à 5 % de MS, qui pourra être épandu, voire traité.
Un co-générateur transforme le CO2 en chaleur et combustible, en l´occurrence de l´électricité.
5 à 10 % de la chaleur produite sert à chauffer le digesteur.
Quant à l´électricité, une partie pourrait être réutilisée pour le fonctionnement de la station de méthanisation, mais, en Allemagne, et compte tenu des conditions de revente de l´électricité, les éleveurs ont encore intérêt à acheter cette électricité aux fournisseurs nationaux, plutôt qu´utiliser l´électricité qu´ils produisent, plus intéressante à la vente !
Les avantages de la méthanisation:
Intérêts environnementaux
- Diminution des gaz à effet de serre (CH4, CO2...).
- Réduction importante des odeurs lors du stockage des effluents et lors de l'épandage.
- Reconquête des plans d'épandage (distance par rapport aux tiers).
Intérêts économiques
- Activité économique de valorisation de matière organique : la biométhanisation permet de traiter des coproduits extérieurs à valeur négative (l'agriculteur est rémunéré pour les méthaniser).
- Le procédé de méthanisation permet d'utiliser des cultures énergétiques produites sur l'exploitation (y compris sur les jachères) : l'agriculteur récupère la marge brute de sa culture ainsi que la valeur ajoutée issue de sa transformation.
- Création d'un revenu complémentaire et sécurisé : EDF a une obligation d'achat à un tarif fixe et indexé pendant quinze ans.
Intérêts agronomiques
- Pouvoir hygiénisateur de la fermentation anaérobie sur les pathogènes des effluents.
- Amélioration de la valeur fertilisante des effluents. Le digestat apporte des éléments directement assimilables par les plantes.
- Désactivation des graines d'adventices présentes dans le digestat.
- Conservation de la valeur en minéraux du digestat.
- Modification de la viscosité : l'épandange est facilité.
Exemple en Bretagne:
La première unité de méthanisation agricole de Bretagne a été inaugurée, en septembre 2009, à Plélo (Côtes-d’Armor). Installée à côté d’un élevage porcin, elle produira 510 000 m3 de biogaz par an, à partir de 2 800 tonnes de lisier, 700 tonnes de déchets verts et 1 600 tonnes de graisses issues de l’industrie agroalimentaire, mélangés dans un vaste digesteur en béton.
Le biogaz produit est stocké dans une membrane élastique. Il passe ensuite dans un local adjacent, où il fait tourner deux moteurs de cogénération, produisant en une année 1 170 MWh d’électricité, l’équivalent de la consommation de 390 foyers, et 1 280 MWh de chaleur, soit la puissance de chauffage nécessaire à 70 maisons individuelles.
L’électricité produite est injectée sur le réseau. La chaleur sert à chauffer les bâtiments d’élevage et plusieurs habitations du village. L’unité de méthanisation évitera ainsi chaque année l’émission de 410 tonnes de CO2 dans l’atmosphère.
L’investissement s’élève à 900 000 euros.
Il a été soutenu par l’ADEME et la région Bretagne à hauteur de 236 800 euros, dans le cadre du contrat de plan État-région.
Revenu espéré: Environ 200 000 euros par an
Armelle Damiano, de l'association Aile, a été mandatée par l’ADEME pour animer le Plan biogaz agricole des régions Bretagne et Pays-de-la-Loire.
C’est elle qui a aidé l’éleveur porcin à concevoir son unité selon la technologie Biogas Hochreiter, spécialiste allemand de la méthanisation.
« Nous souhaitions favoriser un transfert de technologie afin de créer une filière française de méthanisation », précise Mélanie Chauvin.
Biogas Hochreiter a donc transmis son savoir-faire à l’entreprise française AEB-Méthafrance, qui peut désormais construire d’autres unités similaires de méthanisation. Vingt six autres projets sont en cours dans l’Ouest, suivis par Aile et l’ADEME.