Les véhicules à hydrogène sont rapides, silencieux et respectueux de l’environnement.
Malgré le manque d’infrastructures pour le ravitaillement, les constructeurs automobiles souhaitent lancer ces véhicules sur le marché d’ici quelques années.Toutefois, les véhicules que la Commission européenne met en avant pour leurs faibles émissions n'intéressent qu'une niche de marché et risquent de ne pas avoir plus de succès avant des années.
Les ventes de véhicules à hydrogène en Europe devraient atteindre 100 000 unités d'ici 2015 et 1 million d'ici 2020. Ils pourraient représenter une part de 25 % du marché européen des voitures particulières en 2050, selon un récent rapport de McKinsey & Company. A l'heure actuelle, l'Europe compte pour un tiers des 50 millions de voitures produites chaque année dans le monde.
La Commission devrait bientôt présenter de nouvelles propositions visant à promouvoir l'hydrogène et les autres carburants non traditionnels. Elle souhaite également développer les moyens de transport moins polluants afin de réduire les émissions des véhicules. Elle devrait pour cela s'appuyer sur le livre blanc des transports publié l'année dernière qui définit une feuille de route européenne sur les transports du futur.
Le transport routier génère un cinquième des émissions de dioxyde de carbone de l'UE et est l'un des principaux responsables de la mauvaise qualité de l'air en milieu urbain.
Les défenseurs de l'industrie automobile attendent ces propositions avec impatience, arguant qu'un engagement accru de la part des autorités est nécessaire en ces temps d'austérité.
« Nous voudrions insister sur le fait que, selon nous, une partie de la solution pour la reprise de l'Europe réside dans les investissements efficaces en faveur de solutions à long terme », a déclaré Pierre-Etienne Franc, le président du conseil d'administration de Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking, un partenariat public-privé.
De l'avenir, mais des problèmes d'infrastructure
Les piles à hydrogène présentent plusieurs avantages, selon des rapports de la Commission et de l'industrie. Les voitures sont alimentées par une pile à hydrogène qui fonctionne comme un chargeur intégré de moteur électrique, ce qui permet une plus grande puissance et une autonomie plus importante qu'avec des véhicules électriques alimentés par batterie sans pour autant polluer la planète.
Selon les constructeurs automobiles, les modèles existants pourraient être adaptés et contenir des réservoirs et des piles à hydrogène, tout en réduisant les coûts de conception. De nombreux grands constructeurs ont déjà créé des prototypes.
Malgré certaines préoccupations dans le domaine de la sécurité (l'hydrogène est très inflammable), les constructeurs affirment que les réservoirs respectent, voire dépassent, les normes de sécurité requises pour les réservoirs de gaz naturel et de pétrole.
L'un des principaux problèmes est que les infrastructures d'approvisionnement en hydrogène n'existent pas encore dans la plupart des pays d'Europe. La plupart des ventes visent donc les compagnies de livraison, les taxis ou les citadins ayant accès à des stations d'approvisionnement.
L'Allemagne et la Grande-Bretagne ont présenté des propositions pour développer ces stations suite à des initiatives similaires au Japon, en Corée du Sud et aux Etats-Unis. Mais en Europe, les projets de construction de stations à hydrogène restent rares.
Fuel Cells and Hydrogen Joint Undertaking (FCHJU) promeut les investissements dans les infrastructures pour que la société soit prête à faire face à l'entrée sur le marché de ces nouvelles voitures. L'hydrogène est facile à stocker et les réserves européennes sont abondantes. Ce secteur émergent compte également sur les dirigeants européens pour qu'ils mettent en place des incitations pour encourager les consommateurs à acheter des véhicules à hydrogène lorsqu'ils arriveront sur le marché.
Les carburants traditionnels restent prédominants
Malgré les avantages que présente la propulsion électrique, le moteur à combustion interne a encore une longue vie devant lui. Un récent rapport de l'Association de l'industrie pétrolière européenne note que le diesel et les autres carburants liquides génèrent une densité énergétique par unité consommée considérablement plus importante en comparaison à l'hydrogène et au gaz naturel. Les carburants fossiles sont donc plus efficaces pour les poids lourds et les longues distances.
La FCHJU fait également remarquer que le coût de fonctionnement d'un véhicule électrique aujourd'hui est plus de quatre fois plus élevé que celui d'une voiture alimentée au diesel : environ 7 euros par 100 kilomètres pour un véhicule au diesel contre plus de 30 euros pour une voiture électrique. La recherche et une meilleure aérodynamique amélioreront les économies de carburant et permettront de réduire les émissions du transport routier dans les années à venir, peut- on lire dans ce rapport. Les partisans de l'hydrogène reconnaissent que même si leurs véhicules sont respectueux de l'environnement, la production d'hydrogène et son transport ne sont pas totalement propres.
« Si vous souhaitez un hydrogène vert à 100 % produit à partir d'énergies renouvelables, vous n'en trouverez pas encore », a déclaré Thomas Brachmann, ingénieur senior chez Honda Research and Development Europe en Allemagne.
« Mais les efforts de chaque pays pour réduire les émissions de CO2 entraînent également l'introduction de plus en plus de sources renouvelables et il sera donc possible que ces énergies renouvelables soient utilisées pour générer de l'hydrogène. »
Les véhicules à hydrogène sont deux fois plus efficaces que les moteurs à combustion, donc même si la production d'hydrogène n'est pas tout à fait verte, « nous disposons d'un avantage exceptionnel », a affirmé M. Brachmann.
Source : Euractiv, Janvier 2012
La filière hydrogène et piles à combustible européenne FCHJU: http://www.fch-ju.eu/
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